Potager 2020 : les nouvelles expériences

Après 5 mois d’automne et d’hiver passés derrière l’ordinateur ou en rdv loin de notre jardin, on avait du mal à se remettre au potager à la Filerie. Puis le Covid 19 est arrivé et avec lui le confinement et le soleil. Et depuis le 14 mars, pas un jour ne s’est écoulé sans que nous passions plusieurs heures  au jardin pour mettre en place le potager 2020. Tout est maintenant en place. Voilà un petit retour sur ces dernières semaines. 

 

Pour redémarrer, juste avant le confinement, nous avons pu compter sur l’aide de Nelly, Rafael, Aurelien et Marielle. A nous 6, en quelques heures, nous avons désherbé les 8 futures planches, étalé la palette de cartons récupérée dans une usine à Contres (merci Angelina)  et étalé par dessus le fumier (livré quelques semaines plutôt grâce à l'aide de super Marco) et terminé par une bonne grosse couche de paille qui dort dans notre grenier depuis 10 ans. 

 

 

Une fois cette étape préliminaire réalisée (en retard, on aurait du le faire cet hiver, mais mieux vaut tard que jamais, non?), on a repris nos plans de potager de l’an dernier, réfléchis à l'organisation des cultures, aux quantités nécessaires, aux associations de légumes et de fleurs et  passé une nouvelle commande chez Germinence... qui a ce jour n’est toujours pas arrivée. On s'est donc décidé, dans ce contexte un peu spécial, à refaire nos plans en utilisant exclusivement le stock de graines que nous avions constitué l'an dernier grâce a nos légumes et aux "restes" de notre commande de graine 2019. Cette année, nous avons décidé d'organiser nos planches de cultures en associant moins de diversité que l’an dernier sur une même planche pour faciliter les rotations, et pouvoir semer de l'engrais vert ou pailler tout une zone d'un coup à la fin des récoltes.

Je me suis davantage intéressée aux fleurs cette année : stellaires, boutons d'or, lilas, roses aubépine et j'en passe. Pour leur beauté et le plaisir de composer des bouquets,  mais aussi pour les faire sécher et préparer des tisanes (aubépines  et bientôt tilleuls),  pour les cuisiner dans des rouleaux de printemps (coucou), des gelées (pissenlit), ou des beignets (glycine et acacia). On a aussi semé des fleurs cette année pour les associer à nos  légumes (soucis et œillets, principalement, mais aussi mauve, ami, tournesols et quelques autres ). Elles attireront ainsi les pollinisateurs et les pucerons.

 

Nous nous sommes intéressés aux plantes sauvages, et j’ai pu rattraper mon retard  sur les cours en ligne du chemin de la nature, en suivant le génialissime mook que j'adore de Christoph de Hody sur l'heboristerie et la cuisine sauvageJ'ai observé dans mon jardin, rédigé des mind map, testé des techniques, et cuisiné de nouvelles recettes. Que du bonheur! j'ai appris à faire les macérats huileux et alcooliques, la technique de la lactofermentation, certaines tisanes / sécher correctement les plantes ; mais aussi à mieux connaitre les propriétés des aubépines, de l'églantier, du pissenlit, de la lampsane et bien d'autres. 

 

Jérôme a construit des structures pour les haricots à rame qui grimperont à plus de 2m de haut sur des tuteurs, plus solides que l’an dernier;  Et nous avons créés deux nouveaux espaces à l'est du potager, pour  faire pousser plus de légumes et expérimenter la préparation de planches  sans désherber : nous avons directement posé au sol du carton et de la terre de la forêt en été 2019, puis au printemps 2020, nous les avons recouvertes à nouveau de carton, de fumier,  de tonte de pelouse pour que tout çà se dégrade et fasse une bonne couche d’humus au-dessus de notre terre argileuse pour accueillir au mois de mai, des tomates sur l'une et,  au mois de juin, des courges et des choux sur la 2eme. 

Et pour faciliter la levée et l'arrosage des semis nous avons installé devant la maison, plein Sud, contre le mur de la façade, une pépinière, posée sur la table de rempotage construite en 2/2 par Marco à partir de tronc d’acacia, pendant le chantier participatif l’été dernier. Elle s’est révélée bien pratique mais rapidement trop petite; alors à partir d’une fenêtre de récup en bois et de quelques briques, nous en avons créé une mini serre. Et quand les pieds de tomates semés à l'intérieur (dans des bacs récupérés l’an dernier chez le poissonnier), se sont retrouvés trop nombreux, trop serrés, et qu’il fallait les repiquer, Jérôme a construit un châssis adapté pour pouvoir couvrir ces belles tomates la nuit et garder un minimum de 10° en permanence. Pour le moment, ça marche, avec notre bric broc - système D. Pourvu que ça dur! L'an dernier j'avais raté mes semis de tomates. Cette année, je veux les réussir!

 

Avoir cette pépinière a portée de main juste devant la maison nous a permis de laisser plus de temps au paillage tardivement mis en place dans le potager de se dégrader,  de limiter l’arrosage sur les grandes planches et d’avoir un œil constamment sur nos semis. On garde l’idée d’une pépinière intégrée à la façade dans les plans de nos travaux. 

Une fois les semis sortis de terre, quelques jours à quelques semaines après les semences, nous les avons installé au potager.

Là, ça n’a pas toujours été concluant car le carton paille nous a amené des tonnes de limaces qui se sont fait un plaisir de dévorer petits pois, salades, courgettes, tournesols. Et comme nous avions été impatients et que nous les avions repiqués tous petits... une partie de nos petits plants y est passé. On a donc décidé d’étaler des coquilles d’œuf et des cendres pour les faire fuir. On vous dira si ça fonctionne...

 

On a repris nos trois buttes dans le fond du jardin sur lesquelles on avait étalé trop de fumier  : on a divisé la matière azoté, ajouté beaucoup de paille puis une fine (trop fine, sans doute) couche de terre afin d’ y installer "les trois sœurs" : courgettes maïs et pois. Je ne sais pas ce que ça va donner : est-ce que les racines seront assez fortes pour transpercer la couche de paille, le carton ?est-ce qu’elles ne seront pas gêné par l’acidité du fumier ? Nos buttes sont "trop jeunes", la matière pas assez décomposée. Nous verrons bien : nouvelle expérience en perspective. L’année prochaine elle seront de meilleur qualité ; en attendant on plante quand même pour utiliser tout l’espace disponible. 

Enfin, nous avons laissé une dernière planche libre pour y repiquer en juillet les poireaux que nous avons semé au jardin dans un petit carré en attendant qu’ils fassent la taille d’un crayon.

 

 

Et sur certaines zones du jardin Jérôme à passé et repassé la tondeuse notamment pour fournir certaines planches du potager en herbe coupée. D’autres zones ont été laissées hautes pour favoriser la faune et observer l’évolution des plantes sauvages (berce, picri, lamier, lampsane etc) ; la Vieille Voiture commence à être ensevelie par des graminées plutôt jolies et nous avons dégagé l’accès aux hamacs qui nous accueillent en fin de journée pour un petit moment lecture accompagnés de Panache. Elle est trop heureuse d’avoir toute cette compagnie chaque jour ! Et les enfants se régalent aussi avec elle. 

 

Côté verger / fruitiers : nous avons déplacés le figuier pour l' installer en plein soleil. Les groseilliers sont déjà bien formés. Il ne leur reste plus qu’à rougir!  Les rhubarbes sont énormes (confiture imminente) et les framboises commencent à fleurir. Cette année nous aurons des cerises, des prunes et je l’espère d’autres fruits que l’on voit déjà formés sous les fleurs fanées.  Sauf si une dernière gelée vient tout emporter. C'est pas encore complètement gagné.

 

Voilà ! toutes les planches du potager sont semées. Le soleil se fait plus rare depuis hier et la météo nous annonce une dizaine de jours de grisaille et de pluie. De quoi arroser tout ce que nous avons semé et nous encourager à nous remettre derrière les écrans pour préparer la reprise post covid! Nous avons tellement hâte d’accueillir à nouveau ici ;Il nous faudra adapter le projet. Ce n’est pas pour tout de suite que nous allons reprendre le rythme de l’écolieu tel qu’on l’avait imaginé ( festival/ ateliers à 15-20 personnes). Nous ferons des mini groupes à l'extérieur dès que possible pour les ateliers et nous attendrons patiemment l'autorisation des regroupements en plus grand nombre pour le festival. 

 

J’espère vous retrouver bientôt et en bonne forme pour réfléchir ensemble à la société dans laquelle on veut vivre aujourd'hui et demain. Je mesure chaque jour ma chance d’avoir un cadre de vie aussi nature qui me comble même si la vie sociale me manque.

Vivement le de-confinement ; en espérant qu'il se passe sereinement et qu'il dure. 

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Commentaires: 1
  • #1

    Lam (jeudi, 30 avril 2020 22:21)

    Merci pour ce joyeux récapitulatif . J ai hâte de découvrir en vrai toutes ces transformations !! Et de mettre la main à la pâte !!! Bravo !!!